Enjeux de conservation

Zone spéciale de conservation, au titre de la Directive Habitats (champ de tirs)

Sur le site, ce sont 24 habitats d’intérêt communautaire qui ont été recensés, et parmi eux, deux sont prioritaires.

Pour les espèces végétales, près de 280 taxons ont été observés, et l’on retiendra une vingtaine d’espèces à enjeux, dont deux sont à l’annexe I de la Directive Habitats.

Concernant les espèces animales, 21 présentent un enjeu patrimonial ; 8 apparaissent dans l’annexe I de la DHFF.

La désignation du site s’est largement référée aux surfaces conséquentes d’habitats landicoles quasi originels que l’on peut y trouver. Parmi eux, la lande hygrophile, habitat prioritaire au regard de la DHFF, qui n’est plus présente en Aquitaine que sur quelques sites localisés, et sur des surfaces moins importantes que sur le camp. On retiendra toutefois que la définition même de cet habitat a été analysée par le CBSA, qui a noté une variation significative des caractéristiques phytosociologiques des landes sur le site, en référence aux travaux de GEHU (1974) :  les « landes hygrophiles » du site ont subi un processus d’assèchement, lié aux intenses travaux de drainage réalisés par les Américains dès 1951-1952, et par les Français vers 1985. Cela s’est traduit par une accélération du processus de colonisation par les pins (et les bouleaux) conduisant à la fermeture de milieux. Ce processus n’a pas seulement impacté sur les landes, mais aussi sur les habitat des dépressions humides. Les actions engagées en concertation avec les militaires, et la mise en oeuvre de contrats conduisent à une sensible amélioration de la situation.

On retiendra également qu’un grand nombre de lagunes a priori originelles et relativement peu perturbées par l’homme ont été recensées, en collaboration avec le PNRLG.

 Sur les espèces végétales, les importantes colonies de Faux cresson de Thore constituent à elles seules un élément qui justifie l’intégration du site au réseau Natura 2000 ; quant à l’Ophioglosse des Açores, les populations inventoriées à l'heure actuelle permettent de penser que le site constitue les plus important "réservoir" de l'espèce au moins pour l'Aquitaine. 

 

Enfin, pour les espèces animales, certaines de l’annexe I de la DHFF ont été observées, mais d’autres sont notées avec une forte probabilité de présence.

On peut estiméer qu'un peu plus de la moitié de la surface du site est occupée par un habitat ressortant de la DHFF, et parmi eux une forte majorité d’habitats de milieux ouverts, et un assez bon niveau d’habitats hygrophiles et/ou paratourbeux.

 

Zone de protection spéciale au titre de la Directive Oiseaux (champ de tirs + zones agricoles)

Les deux principaux enjeux révèlent l’importance des habitats qui leurs sont favorables : pour la Grue cendrée, les mosaïques de landes basses et de dépressions humides constituent un dortoir attractif. Une part importante des hivernantes (niveau national) vient passer ici la période froide, sans compter une importante population qui effectue ses haltes migratoires. Pour le Courlis cendré, l’attractivité découle à peu près des mêmes milieux, à la différence que cet oiseau niche au sol dans les landes basses. Dans ce cas, les caractéristiques du milieu, la tranquillité, sont des éléments qui expliquent que les populations du camp sont certainement aujourd’hui les plus importantes d’Aquitaine.

 On retrouve dans les autres niveaux d’enjeux les 3 busards (Saint Martin, Cendré, des roseaux), qui sont dans un milieu favorable, tant pour la nidification que pour la chasse.

 De façon plus anecdotique, des espèces majeures comme l’Aigle royal ou le Pygargue à queue blanche fréquentent le site, mais la connaissance de leur statut actuel n’a pas permis de leur affecter un niveau d’enjeu fort.

Enfin, plusieurs couples de Circaète Jean-le-blanc nichent sur le camp, et des observations de Cigognes noires sont faites régulièrement.